Mercredi 27 octobre 3 27 /10 /Oct 11:15

CE RECIT EST  UNE HISTOIRE VECUE QUI DEMONTRE MON IMAGE DE "FEMME DE CARACTERE"

ISBN 978-2-9532064-1-8

Liane LETAILLEUR

2003

 

 

  Mata-Hari.jpg

 

 

 

 

Gisèle éprouve beaucoup d’amitié pour Natacha et admire son courage. Alexandre est plus distant mais s’entend à merveille avec Michel.

Ayant acquis de l’expérience et de bonnes connaissances, l’industriel français commandite Michel pour transporter du matériel nécessaire à sa production. Il est obligé de faire le voyage en camionnette avec Yvan, Gisèle le suit en voiture avec un contremaître qui est chargé de former les ouvrières pour un nouveau produit.

Les files à la frontière polonaise ne sont pas les mêmes pour les voitures et les camions transportant de la marchandise. Gisèle est séparée de Michel mais Yvan s’occupe des formalités pour les deux véhicules. La voiture qui était devant elle, n’avançait plus. Pensant être en France, Gisèle double ce véhicule et suit les autres jusqu’au prochain arrêt, coupe le moteur pour entamer une nouvelle attente. Dans le rétroviseur, elle voit arriver deux mastodontes, le contremaître blêmit et s’aplatit sur le siège. Ils sont armés chacun d’une batte de base-ball et commencent à frapper sur le capot. Gisèle, furieuse, sort de la voiture et hurle.

-        Non mais, c’est quoi ces manières de mauviettes qui veulent s’attaquer à une femme ? Vous croyez que vous me faites peur ?

-        NO FRANCES ! POLSKI !

-        Polski ou pas, je vous interdis de taper sur ma voiture !

-        SPAEK DEUTSCH ?

-        Je viens de vous dire NO, je suis française et si vous n’arrêtez pas, vous aurez à faire à mon ami de la mafia !

 

Debout, raide comme un piquet, ses yeux violets de rage, Gisèle s’avance et saisit la batte des mains du plus maigre, surpris. Elle jette la batte au loin et lui crie en français les mots redoutés «  mafia russe » Même en français, ils ont compris et s’en vont d’un pas lent pour ne pas perdre la face devant l’attroupement amusé.

Gisèle s’installe au volant et ne voit pas son passager. Il est recroquevillé par terre, remonte sur le siège, blafard. Elle tremble d’énervement et de peur.

-        Pourquoi ne leur avez-vous pas parlé en allemand ?

-        Vous plaisantez ? Si je l’avais fait, ils m’auraient massacrée. Dans leur noix de cerveau, le français est encore la langue la plus respectée. Et que faisiez-vous sous le siège ?

-        Je cherchais mon couteau pour les attaquer.

-        A vous voir, permettez-moi d’en douter.

-        Je vous assure, j’allais le faire, et puis ils sont partis.

-        Ben voyons !

 

Plus un mot jusqu’à la frontière russe. Le même principe est instauré, les camions d’un côté, les voitures de l’autre. Le contremaître voit Yvan, il se précipite hors de la voiture, le rejoint et discute nerveusement.

-        Gisèle, le contremaître préfère monter avec nous dans la camionnette, il vient de me raconter votre aventure, nous en parlerons plus tard.

-        Je ne vais tout de même pas passer la frontière russe toute seule, Yvan !

-        Il refuse de rester avec vous, ne vous inquiétez pas tout se passera bien

-        Quelle mauviette celui-là ! Soit, je me débrouille !

 

Comme un chef, Gisèle passe d’un poste de frontière à l’autre accompagnée d’un petit douanier qui ne devait pas excéder ses vingt ans.

-        Madame, française?

-        Oui jeune homme, je suis française.

-        Vous me donnez dix dollars américains et je m’occupe de votre passage, avec moi vous n’aurez pas de problèmes.

-        Vous parlez très bien le français jeune homme, je vous en félicite ! Je suis d’accord, voilà vos dix dollars.

Les tampons se succèdent, le petit douanier est fier de présenter son amie française, les fonctionnaires lui sourient amusés et Gisèle sort du no man’s land non sans avoir posé un baiser amical sur la joue de son copain qui a rougi.

Seulement elle doit attendre Michel et ses passagers, elle stationne dans un petit renfoncement à la lisière d’une forêt et guette leur arrivée. Gisèle commence à s’inquiéter, plus d’une heure a passé, la peur s’empare d’elle. Toute seule, elle a bloqué les portières et se demande pourquoi les gens et les passagers des voitures qui passent la regardent curieusement. Elle voit enfin la camionnette, Michel s’arrête à côté de sa voiture, tout le monde descend.

-        Gisèle ! Ma Gisèle, tu te sens bien ? La peur que tu devais avoir, ma pauvre chérie !

-        C’est vous qui m’avez fait peur, je vous attends depuis deux heures !

-        Ecoutez-la, mais écoutez-la ! Elle avait peur pour nous ! Mais comment as-tu fait pour passer aussi vite ?

-        En faisant du charme à un gentil petit douanier.

-        Tu es incroyable, ma chérie ! Le contremaître nous a raconté ton coup d’éclat à la frontière polonaise, quel cran ! Je suis fier de toi.

-        Je n’avais pas à avoir peur, j’avais un homme à mes côtés.

-        Tu parles ! Il avait tellement la frousse, qu’il ne pouvait plus bouger, il nous l’a avoué. Par contre tu as été repérée depuis la Pologne.

-        Repérée ? Je ne comprends pas.

-        Une vraie traînée de poudre, tout le monde était au courant de ton exploit avec les deux gros, tous les fonctionnaires et toutes les voitures et camions, ils l’ont dit à Yvan.

-        C’est pour ça qu’ils me regardaient tous bizarrement ?

-        Ils te nomment tous la «  Madame française » Tu es la reine du jour !

-        L’adrénaline a jailli à la reine du jour, tu peux me croire, Michel, une vraie overdose !

-        Mais que leur as-tu dit aux deux fous pour qu’ils partent aussi vite ? Tu ne leur parlais pourtant pas en allemand, je t’en félicite d’ailleurs, c’était la meilleure tactique.

-        J’ai crié « mafia russe »

-        Je n’en crois pas mes oreilles, Yvan, tu entends ? A partir de ce jour tu as une consœur, ma Gisèle, c’est Mata Hari !

-        Tu es géniale, Gisèle, je te félicite. En plus tu m’as rendu un grand service, je suis devenu populaire grâce à toi.

-        Tout est bien qui finit bien, Yvan ! En route, messieurs ! Je ne tiens pas à pousser ma témérité en conduisant de nuit.

 

En arrivant à l’hôtel, le Vaguemestre-directeur et Alexandre nous accueillent chaleureusement. Le téléphone russe a fonctionné, surtout la ligne du directeur lequel a été informé par un de ses correspondants de la frontière polonaise. Il félicite Gisèle, mais se voit obligé de doubler de surveillance, ses ennemis étant nombreux.

Le séjour se passe sans encombre. Gisèle, possédant un bon sens de l’orientation pour reprendre le retour et connaissant la route, roule devant la camionnette de Michel. Elle est seule dans la voiture mais rassurée, Michel et les hommes ne sont pas loin. Par inattention, elle prend de la distance, s’aperçoit qu’une voiture est derrière elle avec quatre passagers. La voiture double Gisèle en ralentissant à sa hauteur, elle se sent dévisagée, ce sont des hommes, plutôt jeunes. Puis ils  s’arrêtent sur le bas côté, reprennent la route pour la doubler à nouveau et s’arrêtent une deuxième fois. Michel ayant compris le manège, accélère et revient à sa hauteur. Gisèle reprend ses esprits pour rouler à la cadence du camion. Elle passe normalement les douanes russe et polonaise, arrive dans la première ville et attend Michel dans une brasserie, comme convenu.

-        Tu n’as pas eu trop peur, Gisèle ? Un nouveau coup d’adrénaline, j’imagine ; Ma pauvre chérie !

-        Qui étaient ces types ? Je n’ai rien compris à leurs manœuvres, ils ne voulaient tout de même pas violer une femme de mon âge ?

-        Rien n’est moins sûr, d’après Yvan. Mais la voiture étant française, avec une femme seule à bord, ils voulaient surtout te dévaliser et s’en emparer.

-        Ils ont dû constater que tu me suivais et que tu as la même immatriculation.

-        C’était la première raison en effet, la deuxième était quand Yvan leur a plaqué sa carte du K.G.B.à la vitre en passant à leur hauteur. Ils ont compris !

-        Comme c’est excitant, mon chéri ! J’ai faim, l’adrénaline a brûlé toutes mes calories.

-        Les amis ! Mata Hari a faim !

 

Tout le monde discute et s’amuse de tous ces événements, sauf le contremaître qui ne voulait plus monter dans la voiture de Gisèle, il se confond en excuses.

Avec quel délice Gisèle aurait aimé raconter ses aventures à sa chère maman et à son adorable Suzanne ! Elle est convaincue que toutes les deux l’ont protégée, elle leur envoie une douce et tendre pensée.

 

Par Mylady - Publié dans : RECITS
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