Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 00:01


Les rapports de domination/soumission existent depuis la nuit des temps. On retrouve des écrits dans lesquels il ne fait aucun doute que des femmes ont su utiliser leur charme pour arriver à leurs fins d’une manière plutôt radicale.

On peut citer Omphale qui réussit l’exploit de mettre à ses pieds le célèbre Hercule. Mais s’il s’agit d’une légende, l’histoire fourmille d’autres exemples authentiques dans lesquels une femme s’est non seulement emparée du pouvoir, mais l’a exercé de manière despotique.

Ainsi au XIIème siècle, Aliénor d’Aquitaine (Reine de France, épouse de Louis VII) qui créa les « Cours d’Amour » qui n’était en fait que des tribunaux de femmes qui se réunissaient pour juger leurs amants et les tenir à leur merci dans l’esclavage le plus doré qui soit. Avec sa fille Marie de Champagne, elles les multiplièrent un peu partout en France.

Bien évidemment, de nombreux autres exemples, parfois sanguinolents, montrent bien que si des femmes ont été asservies par des hommes, elles ont su asservir lorsqu’elles en avaient l’occasion.

  Si les rapports de domination étaient monnaies courantes au cours de l’histoire, il faudra attendre la fin du XIXème siècle, pour qu’un professeur de psychiatrie de Vienne, Richard Von Krafft-Ebing étudie ce comportement sexuel. Il publia un ouvrage en 1890 intitulé « Psychopathia Sexualis » dans lequel il recensait 4 catégories, dont le sadomasochisme qu’il classa, on s’en doute, dans les perversités (comme le fétichisme, la masturbation et l’homosexualité) et pire, comme un désordre mental.

Et comme c’est logique, il puisa dans la littérature et écrivit que ces perversions de la vie sexuelle peuvent être appelées masochisme (en se basant sur le roman « Venus à la fourrure » de Sacher-Masoch) et sadisme (en se basant sur le roman de « Justine et Juliette » du marquis de Sade). Ce qui donna le sado-masochisme (S.M.) pour regrouper les deux.

Il est intéressant de noter qu’aucun de ces deux auteurs ne choisirent  de passer à la postérité en reprenant leurs noms, surtout le marquis de Sade qui mourut bien avant la publication de cette étude. Par contre Sacher-Masoch, fut très malheureux d’avoir servi de référence au masochisme, puisque cette étude fut publiée de son vivant.
Juste une parenthèse pour noter que lorsque l’on connaît le personnage de Sade, on est tout de suite frappé par le modernisme de l’homme. C’était un révolutionnaire et un libertin en quête d’aventures sexuelles.
Mais paradoxe, il a failli être guillotiné en 1794 pour avoir été trop indulgent à la cause révolutionnaire.
Arrêté en 1800 pour avoir écrit Justine et Juliette, puis interné en 1808 à Charenton, c’est là qu’il y décédera en 1814.
Quant à Sacher-Masoch, son livre « Venus à la fourrure » décrivait ses fantasmes sexuels et l’idée que cet écrivain se faisait de la femme idéale. Il n’était sûrement pas le malade sexuel que décrivait Von Krafft-Ebing.

  Ce n’est que dans la deuxième partie du XXème siècle que la psychologie moderne écarta le SM des perversions sexuelles puisqu’il mettait en jeu des adultes consentants.

Malheureusement, entre temps, la notion de sadisme avait dépassé la sexualité au sein du couple si bien qu’elle fût utilisée pour qualifier des comportements criminels. De plus le terme SM était devenu trop commun, englobant de nombreuses activités érotiques.

Vers la fin du XXème siècle, tant dans le milieu du SM que chez les psychopathologues, certains ont voulu être plus précis et mettre l’accent sur l’aspect consensuel de ces pratiques pour se distinguer de celles qui ne le sont pas, comme les violences conjugales par exemple.

C’est ainsi que l’on a commencé à remplacer SM par BDSM qui est une combinaison de 3 acronymes (BD pour Bondage et Discipline, DS pour Domination et Soumission et SM pour Sado et Masochisme). En utilisant le mot BDSM, la notion de consentement mutuel était implicite, les activités plus précises et plus complètes.

Mais ces distinctions d’activités amenèrent certains à se retrouver davantage dans un acronyme que dans un autre. Ainsi se posa par exemple la question de savoir si ceux qui n’aimaient pas la douleur (donnée ou reçue) étaient bien SM. Ceux qui ne répondirent par la négative choisirent l’acronyme DS puisque selon eux, la notion de douleur n’existait pas chez eux. Le vocable DS (ou D/S) était né.

  Et pourtant qu’est ce que le SM ?

Le SM est une forme de pouvoir, je dirais même un rapport pouvoir/force qu’une personne possède sur une autre. La douleur n’est donc pas indispensable durant une séance mais il y a chaque fois un échange de pouvoir/force, l’abandon total du soumis envers la Maîtresse. A noter que cet abandon peut aller très loin, dans l’alchimie des rapports humains mêlant subtilité, envoûtement et… plaisirs.

Enfin si l’on y ajoute le « politiquement correct », il est plus aisé d’affirmer de nos jours que l’on est DS plutôt que SM.

  Pour conclure, on peut s’abriter derrière le vocable que l’on veut mais il est incontestable que nous sommes tous réunis autours des mêmes plaisirs.

C’est comme dans la gastronomie, certains aiment un plat plus épicé que les autres, mais nous seront unanimes pour affirmer que sa dégustation, quel que soit le nom que l’on va lui donner, est un vrai… plaisir. Après, c’est une question de goût.

 

Je dédie ces dernières lignes à une amie que j’apprécie et qui se reconnaîtra si elle me lit. Je l’embrasse.

Marpesie

 ************************************************************

Merci à toi, Marpésie pour tes recherches, félicitations ma chère amie.

Ceci prouve que notre art de vivre n'a rien d'original mais qu'enfin il se libère.

Amicalement à toi

Mylady

Par Mylady - Publié dans : RECITS
Ecrire un commentaire - Voir les 8 commentaires
Retour à l'accueil

Présentation

Profil

Recherche

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Créer un Blog

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés