Dimanche 12 septembre 7 12 /09 /Sep 20:12

écrivains

 

Anne s’éloigne, suivie d’Emilie qui se confond en remerciements, elle embrasse sa belle-fille. William observe l’effusion de sa mère et s’approche.

-        Que se passe t-il encore avec mes petites femmes bien-aimées ?

-        Anne a réussit à convaincre papa de partir un mois en Autriche. Il a même avoué ses faiblesses de ces derniers mois, pourtant elle n’a absolument rien dit de mes soucis. Je me demande comme elle arrive à transmettre ses pensées.

-        Tu devrais dire ses volontés, maman ! Personne ne lui résiste, tu en as la meilleure preuve avec papa, ce qui n’est pas peu dire.

-        Je suis certaine que Georges et Elisabeth lui viennent en aide du haut du ciel, elle ne pourrait avoir cette force toute seule.

-        Détrompes-toi, maman !

 

Anne remplie son devoir d’hôtesse au bras de William, celui-ci est sollicité par un collègue et s’excuse auprès d’elle. Tout en continuant d’honorer ses hôtes, la jeune maman se dirige vers une femme qui semble l’observer depuis un moment. C’est Alice, l’épouse d’un ouvrier de William, sa fille se tient à ses côtés.

-        Quelle magnifique journée, Alice, ne trouvez-vous pas ?

-        Oui, Lady Anne, vos enfants sont superbes. Je vous présente ma fille Pierrette.

-        Je suis ravie de faire sa connaissance, c’est une belle jeune fille, vous devez en être fière !

-        Je l’étais jusqu’à ce jour, mais nous avons un problème. Pourrions-nous vous rendre visite prochainement ?

-        Volontiers, Alice ! Dés demain si vous voulez, je vous propose à 17 heures pour le thé.

-        Nous vous remercions, Lady Anne !

 

La journée se termine, les invités partent les uns après les autres non sans féliciter une dernière fois les heureux parents. Maxime, remercie chaleureusement ses amis, son épouse Claire s’efforce de sourire.

-        Je suis fier de mon petit filleul, William ! Me permettez-vous de le gâter et de lui rendre visite régulièrement ?

-        Ne le gâtez pas trop tout de même, Maxime ! Vous êtes toujours le bienvenu, vous avez accepté cette responsabilité, votre présence est légitime.

-        J’aimerais en finir avec ces mondanités, nous pourrions nous tutoyer, ne faisons-nous pas partie de votre famille, William ?

-        Tu as raison, Maxime, avec grand plaisir ! Anne semble apprécier ton souhait, tu connais sa simplicité.

-        Tu es comblé, William !

 

Claire rougit de colère, l’allusion de son époux était désobligeante, Anne comprend son état et la prend par le bras.

-        Avant de nous quitter, Claire, j’aimerais vous faire visiter nos écuries, je sais que vous êtes passionnée d’équitation comme moi.

-        Avec plaisir, Anne, je vous suis !

-        Je vous suggère de nous tutoyer également, ne sommes-nous pas de grandes amies ?

-        Oui, Anne ! Je te remercie de ne pas m’en vouloir. Maxime a raison, je me sens inutile.

-        Je sais, Claire. Je te propose de venir régulièrement, nous pourrons faire des balades à cheval dans les forêts, ou pouponner, qu’en penses-tu ?

-        Tu es admirable, Anne ! Ta compagnie me fera le plus grand bien, c’est avec joie que j’accepte ta proposition.

-        Regarde comme ils sont beaux, Claire ! Je te présente Pénélope, c’est une jument très douce, tu pourras la monter tant que tu voudras. Et voici mon fougueux étalon Ulysse, il n’accepte que moi, c’est un coquin mais il m’adore et c’est réciproque.

-        Comment ne pas t’aimer, Anne ? Ils sont magnifiques, je peux rester un peu avec Pénélope ?

-        Elle t’aime déjà, Claire.

 

Leur appartement à la Préfecture, aussi grand et luxueux soit-il, ne dispose pas des espaces verts du château. Claire est subjuguée, reconnaissante également de pouvoir s’adonner à son sport favori. Anne est convaincue qu’elle retrouvera ainsi la joie de vivre, qu’elle sera heureuse d’être auprès des jumeaux et que sa jalousie s’estompera. Les jeunes femmes rejoignent leurs époux, Maxime est stupéfait de constater l’air radieux de Claire.

-        Tu as raison, Maxime, Anne est formidable !

-        Et toi, tu es transformée, ma chérie ! Quel miracle a t’elle encore opéré ?

-        Celui d’être mon amie !

 

William propose de les garder pour dîner afin de sceller cet événement. Le couple accepte volontiers et se joint à cette grande tablée. La famille autrichienne profite de leur dernière soirée en Alsace et trinquent joyeusement. Emilie et Herbert sont satisfaits de cette merveilleuse journée à laquelle ils ont activement contribué. Les jumeaux et la petite Stéphanie dorment paisiblement dans la nursery. Stéphane et Rose participent au repas, car eux aussi, dorénavant, font partie de la famille.

 

Alice et sa fille se présentent le lendemain comme convenu. Anne les reçoit dans son boudoir, les invitées admirent la finesse de la décoration. Un petit bureau de style Empire, un charmant secrétaire, des Voltaires confortables, une liseuse placée devant la cheminée éteinte, une bibliothèque avec des livres anciens et contemporains, une table ronde dressée avec goût, agrémentent cette délicieuse pièce. On y est enclin aux confidences dans cette atmosphère égayée de magnifiques bouquets de fleurs. Anne leur propose de s’installer à table pour prendre le thé. Elle bavarde gentiment avec elles pour les mettre à l’aise.

-        Ces pâtisseries étaient délicieuses, Lady Anne.

-        Madeleine est une fée, elle adore les confectionner, je vous remercie pour elle ! Nous pourrions parler de votre problème, Alice.

-        J’ai longuement hésité, mais je sais que je peux vous faire confiance. C’est très délicat, il s’agit de Pierrette.

-        Je vous écoute !

-        Elle va avoir dix huit ans dans deux mois, elle est enceinte de huit semaines, mon mari n’est pas au courant, elle a été violée, Lady Anne !

-        Violée ? Et par qui ?

-        Je n’ose vous le dire, mais Pierrette est formelle.

-        Si vous êtes là, Alice, c’est pour me confier votre malheur.

-        Oui, Lady Anne. Le coupable, c’est Pierre, le fils de votre ami Edmond.

-        Le jeune Pierre ? Mais c’est incroyable, comment est-ce arrivé ? Est-il au courant de son état ?

-        Non, vous comprendrez que nous n’avons pas osé en parler, encore moins le dénoncer. C’était suite à une soirée en discothèque, Pierre a proposé à ma fille de la raccompagner, elle a accepté. Ses copines l’ont vu s’éloigner avec lui, jamais elles ne pourraient croire à un viol. Pourtant ma fille me jure qu’elle n’avait nullement l’intention de faire l’amour avec lui.

-        Alors il faut croire à sa franchise. Laissez-moi quelques instants pour réfléchir, Alice.

Anne est outrée, Pierre lui semblait être un charmant jeune homme, il accompagnait souvent ses parents en venant au château. Ce garçon ne peut pas être vraiment mauvais.

-        Pierrette, peux-tu me dire pourquoi tu as accepté qu’il te raccompagne ? Avais-tu une attirance envers lui ?

-        Nous sommes copains depuis longtemps, Lady Anne, je n’y voyais aucun mal. Je l’aime bien, oui !

-        Ne te semblait-il pas qu’il puisse éprouver un sentiment envers toi ?

-        Nous n’en avons jamais parlé, nous ne nous sommes même pas embrassés, je ne sais pas ce qui lui a pris. Il faut dire qu’il avait un peu bu, peut être même beaucoup. Je me suis débattue mais il est si fort, il a déchiré mes vêtements.

-        Les as-tu toujours ? En as-tu parlé à ta mère aussitôt ?

-        Oui, je les ai cachés, j’en ai parlé à maman le lendemain, je ne voulais pas la réveiller et surtout pas en parler à mon père.

-        Je te comprends, ne t’inquiète pas, Pierrette ! Seulement je me demande comment je peux vous aider.

-        Je suis si malheureuse, Lady Anne ! J’ai même pensé avorter, mais je suis encore mineure, mon père ne me le pardonnera jamais.

-        Ton père n’a rien à te pardonner, tu n’es qu’une victime. Mais je pense avoir trouvé une solution. Tu reviens seule demain, à la même heure et tu m’apportes tes vêtements déchirés, je convoque Pierre une demi-heure plus tard.

-        Je n’oserai jamais être confrontée à lui !

-        Il le faudra pourtant, Pierrette ! Tu attendras à la nursery pendant que je discute avec lui et selon sa réaction, j’aviserai.

-        Oui, Lady Anne.

 

Alice console sa fille et remercie Anne de ses attentions, même si celles-ci ne peuvent aboutir à un dénouement satisfaisant. La médiatrice trouve un prétexte pour convoquer le jeune Pierre, passionné d’horticulture. Elle lui demande de la conseiller pour agrémenter son parc de haies et prévoir une aire de jeux pour les enfants. Ce qui, tout compte fait, lui semble indispensable.

 

Pierre s’attendait à trouver Anne dans le parc, mais Stéphane l’invite à le suivre au boudoir.

-        Bonjour Pierre, c’est gentil d’être venu, tu vas bien ?

-        Bonjour, Lady Anne, merci et vous ?

-        J’irai droit au but, Pierre ! Assieds-toi !

-        Oui !

-        Reconnais-tu ces vêtements ?

 

Pierre rougit affreusement, le ton de son interlocutrice présage une sanction sévère. Il reconnaît les vêtements déchirés, une envie de fuir l’envahit mais il reste cloué dans son fauteuil. Anne attend patiemment sa réponse en changeant d’attitude, il ressent comme une compassion.

-        Je les reconnais, Lady Anne. Ce sont ceux de Pierrette.

-        Et qu’aurais-tu à me dire, Pierre ?

-        Pardon ! Je suis conscient de mon acte, je n’en dors plus depuis, je suis malheureux.

-        Et pourquoi es-tu malheureux ?

-        Parce que j’aime bien Pierrette, je ne cherche pas d’excuses, je suis impardonnable.

-        Au moins as-tu le mérite d’être sincère, Pierre. Seulement voilà, ce n’est pas tout, un  acte aussi vil demande réparation. Les conséquences sont graves, Pierrette est enceinte !

-        Oh ! Mon Dieu !

-        Comme tu dis ! Mais je ne veux pas te brusquer, je vais te laisser avec elle, tu lui demanderas pardon, et vous essayerez de trouver une solution. Par contre celle-ci sera décidée en toute connaissance de cause, il ne sert à rien de précipiter les évènements.

-        Ses parents sont au courant ? Les miens me tueraient, Lady Anne !

-        Uniquement sa mère et pour le moment, nous ne dirons rien à son père ni à tes parents, c’est à toi de le faire. Je vais chercher Pierrette, elle est avec nos bébés.

 

Anne se veut rassurante auprès de Pierrette, elle sourit en la voyant s’occuper des jumeaux. La jeune fille rejoint Pierre au boudoir en refermant la porte derrière elle. Après un long moment ils ressortent ensemble, Anne les attend dans le parc et les conduit à l’endroit qu’elle envisage pour l’aire de jeux. Pierre lui présente ses idées et lui propose de lui dessiner un plan.

-        Maintenant vous allez me dire ce que vous avez décidé. Je veux que ce soit Pierrette qui réponde !

-        Pierre m’a demandé pardon, Lady Anne. Nous éprouvons un autre sentiment mais ne savons pas encore lequel.

-        Ne précipitez rien, mes enfants ! Apprenez à vous apprécier, l’amour profond ne se commande pas. Comptes-tu toujours avorter, Pierrette ?

-        Non, Lady Anne ! Pierre en serait malheureux et moi aussi, nous en avons parlé.

-        Revenez me rendre visite dans deux semaines, d’ici là vous devriez vous voir le plus souvent possible, mais chez vos parents respectifs. Ensuite nous aviserons.

-        Qu’aurions-nous fait sans votre aide, Lady Anne ?

-        Vous auriez été malheureux toute votre vie, mes chéris ! L’essentiel est que tu aies pu comprendre et pardonner, Pierrette. Tout cela restera entre nous.

 

Ils repartent en se tenant par la main, William les croise en les saluant, amusé de leur comportement. Etonné de leur présence, il pose la question à son épouse. Anne lui parle du projet de l’aire de jeux pour les enfants qu’elle veut confier à Pierre. Il ne sert à rien d’informer William qui éprouverait probablement une aversion envers le jeune homme et une gêne profonde envers son ami Edmond.

-        Ce n’est pas un peut tôt pour songer à une aire de jeux, ma chérie ?

-        Les haies auront le temps de pousser en même temps que les jumeaux et Stéphanie, William.

-        Suis-je bête ! C’est évident, tu penses vraiment à tout. Mais tu as raison d’avoir fait appel à Pierre, il est vraiment doué ce garçon.

-        Comment s’est passée ta journée ?

-        Figures-toi que j’ai enfin une ouverture vers la Californie. Ils ont mis du temps mais ma patience et ma ténacité ont porté leurs fruits, si l’on peut dire sans jeu de mots. Compte tenu des quantités, je serai obligé de transférer des commandes aux autres viticulteurs.

-        C’est une merveilleuse nouvelle, William ! Nos amis te seront reconnaissants et redevables, la région sera prospère. Surtout que la production de cette année promet une quantité supérieure aux dernières.

-        En sauvegardant la qualité, ce sera un millésime. Une merveilleuse année avec nos bébés, mon amour. Sont-ils toujours aussi sages ?

-        Elisabeth est déjà plus turbulente que Philippe, mais ils sont adorables tous les deux.

-        Ne dit-on pas : telle mère, telle fille ?

-        Alors ça promet, je plains déjà son époux ! Mon pauvre William !

-        Mais je ne m’en plains pas du tout, bien au contraire !

-        Dans mes bras mon cher époux !

Depuis la naissance des jumeaux, William redouble de fougue envers son épouse. Leurs actes sexuels deviennent très érotiques, les préliminaires plus longs et voluptueux. C’est tout naturellement qu’Anne dirige leurs ébats, des fantasmes surgissent de leurs esprits. William lui propose qu’elle lui bande les yeux, elle se prend au jeu en le surprenant de maintes caresses.

-        C’est délicieux, de te voir à ma merci, William !

-        Et pour moi de m’abandonner à tes caresses, mon amour.

-        N’appelle t’on pas cela de la soumission ?

-        Tu es ma Dominatrice, Lady Anne !

-        Oui, Willy !

 

C’est de façon spontanée qu’elle lui donne ce diminutif, tout autant que William la reconnaît comme dominatrice. Anne, soucieuse de leurs relations sexuelles, songe à se documenter sur ces pratiques méconnues mais sensuelles. Cette découverte l’émoustille, elle prend les tétons de Willy entre ses dents et les mordille. Le sexe de son époux gonfle et se dresse à la verticale, ses gémissements emportent Anne, elle s’empale sur cette verge tendue. La surprise est telle que son orgasme s’accompagne d’une ondée faramineuse, rarement ressentie, elle bouge ses fesses avec des mouvements langoureux, elle crie sa délivrance, William éjacule aussitôt dans un râle de plaisir. Ils restent ainsi accouplés, rompus, le temps de retrouver leurs esprits.

-        Je vous appartiens, Lady Anne !

-        Toujours davantage, Willy !

-        Prenez mon corps pour vos plaisirs !

-        Dès que j’en éprouve l’envie, de jour ou de nuit, Willy !

-        De souffrir pour vous, de ramper devant vous, de vous lécher les pieds !

-        Ta bouche et ta langue dans mon sexe !

-        Pour vous faire jouir et m’abreuver de votre liqueur !

-        Alors lèche mon clitoris et fais-moi jouir, encore et encore, Willy !

 

Il s’exécute admirablement, Anne éprouve un déferlement d’orgasmes, elle est redevenue insatiable. Willy lèche et boit sans se lasser, il se sent contraint de donner du plaisir à sa Lady en patientant entre chaque ondée. Anne, éreintée mais heureuse, le repousse enfin, elle lui enlève le bandeau et le prend dans ses bras. Ils s’endorment au petit matin.

Le regard de William a changé, il est devenu humble et grave, ils sont seuls au petit-déjeuner.

-        J’aime ce regard, William !

-        Tu as révélé ma condition, Anne.

-        Cependant, je ne veux pas que les autres puissent la déceler.

-        Ne t’inquiète pas, je saurai différencier les situations. Nos jeux resteront intimes.

-        Et seulement selon mes désirs.

-        Oui, Lady Anne ! Je vous aime, je t’aime !

 

William, toujours matinal pour se rendre à l’exploitation, retarde son départ. Il n’a pas envie de quitter sa Lady, celle-ci se voit obligée de le bousculer. Elle sent qu’un désir l’empêche de bouger, Anne réfléchit aux paroles murmurées la veille. Elle a trouvé ! Pieds nus dans ses mules, d’un signe, elle signifie à son époux de se mettre à genoux.

-        Lèche mes pieds et applique-toi, Willy !

-        Quel bonheur, Lady Anne !

-        Ensuite tu files au travail, tu dois être productif !

-        Oui, ma Lady !

-        Et ne t’avise pas de rentrer plus tôt que d’habitude !

-        Pourtant, j’ai déjà hâte de vous retrouver, Lady.

-        Justement, je te connais trop bien !

-        Je vous le promets, ma Lady.

 

Anne le laisse encore lécher ses pieds quelques instants puis elle le repousse de la jambe. Willy a compris et redevient William en l’embrassant tendrement. Avant de faire sa toilette, Anne se rend à la nursery, les jumeaux l’attendent sagement malgré son retard. Rose leur a déjà donné leur bain, ils sentent bon le savon, le talc et l’eau parfumée. Les biberons sont prêts, Anne les installe côte à côte pour les faire boire à deux mains. Elle leur a donné cette habitude, ils se tiennent correctement et avalent doucement leur nourriture du matin. Tous les jours, elle joue avec eux durant une heure  matin et  soir en leur racontant une histoire ou fredonnant une chanson pour les endormir.

Dans son bain, Anne se remémore cette folle nuit de découvertes. Il faut qu’elle consulte la bibliothèque, il lui semble avoir vu plusieurs livres qui n’avaient pas particulièrement retenu son attention jusqu’à ce jour. Habillée, elle retrouve son boudoir et consulte les auteurs inconnus. Apollinaire, Verlaine, Maupassant, Nerciat et Sade font partie des anciennes éditions. Elle les feuillette les uns après les autres, se demandant pourquoi ses parents avaient de telles lectures. Leur héritage est confirmé, leur fille apprécie, comme eux.

Tous les matins, elle s’adonne à la lecture de ces récits après avoir reçu Stéphane pour consulter les comptes et donner ses directives d’intendance. Elle en parle avec William durant leurs soirées intimes, installés confortablement au salon. Willy, instinctivement se met à terre, à ses genoux pour écouter et commenter les passages sélectionnés par sa Lady.

-        Je veux que tu ailles dans une librairie spécialisée et choisir des livres et des revues plus récentes, Willy !

-        J’irai dés demain, Lady Anne !

-        Je t’interdis de les lire avant moi !

-        Je vous le promets !

-        Depuis quand éprouves-tu ces fantasmes ? L’as-tu déjà réalisé avec une autre dominatrice ?

-        Depuis mon jeune âge, Lady. J’étais toujours en admiration devant ma tante Helga. Hautaine, directive, méchante, elle me fascinait. J’ai rencontré plusieurs fois une dominatrice professionnelle en Californie.

-        Tu ne m’en as jamais parlé pourtant, pourquoi ?

-        Je n’osais pas, d’une part de peur de vous offusquer mais d’autre part dès le premier instant où je vous ai rencontrée, je l’ai pressenti à votre regard.

-        Nous avons mis du temps pour l’extérioriser, William.

-        Ma patience est récompensée, ma chérie.

 

Une promenade est prévue avec Claire, elle arrive souriante au château, déjà vêtue de sa tenue de cavalière. Anne la reçoit amicalement et l’invite dans un premier temps à rendre visite aux jumeaux. Elle tient à l’habituer à leur présence afin de l’aider à oublier son malheur et apprendre à aimer les enfants. Claire prend Philippe dans ses bras, le bébé lui fait de grands sourires.

-        Le petit filleul de Maxime m’a reconnue, Anne !

-        La marraine d’Elisabeth lui manque beaucoup. Tu accepterais de la remplacer de temps en temps, Claire ?

-        Avec joie, je pourrai la gâter aussi ?

-        Comme Maxime avec Philippe, mais soyez raisonnables !

-        C’est l’heure de leur promenade, non ? Si nous y allions ensemble ?

-        Et notre projet à cheval ?

-        Plus tard, d’abord les bébés, Anne !

 

Le résultat a dépassé les espérances d’Anne, le sourire complice de Rose la félicite. Les deux mamans et la marraine par intérim bavardent allègrement en promenant les enfants dans les allées du vaste domaine. C’est déjà l’heure du thé.

-        Il va falloir changer nos habitudes, Claire.

-        Oui, notre ballade est compromise aujourd’hui, mais tu ne peux savoir le plaisir ressenti grâce aux gazouillis de ma petite Elisabeth.

-        Nous allons convenir d’une journée entière par semaine, le matin pour l’équitation et l’après-midi avec les enfants.

-        Je suis heureuse, si heureuse ! Merci ma grande amie !

-        Tu le mérites, Claire !

 

William s’est empressé, comme un enfant, d’acheter plusieurs livres et revues sur la domination. Délicatement, pour prouver son obéissance, il a demandé au vendeur d’en faire un paquet cadeau. Au salon, il le présente humblement à sa Lady en se mettant à genoux devant elle. Anne défait le paquet lentement et minutieusement, l’impatience de Willy la transperce d’un plaisir sadique. Cette nouvelle sensation prouve sa prédisposition à aimer faire souffrir psychologiquement. Chaque être possède deux facettes. En ce qui la concerne : bonne, généreuse, douce, aimante d’un côté et sadique, machiavélique, hautaine, sensuelle de l’autre. Les facettes de William sont complémentaires : dirigeant, sévère, méthodique, intransigeant d’un côté et humble, obéissant, affable, sensuel de l’autre. La philosophie de Sade s’avère exacte.

Anne découvre la carte accompagnant le cadeau.

 

«  Pour ma tendre Anne et Hautaine Lady,

 

Je te remercie de ton ouverture d’esprit. Je Vous remercie de Votre bienveillance.

Je te remercie de ton amour. Je Vous remercie de votre sensualité.

Je te remercie d’être mon épouse. Je Vous remercie d’être ma Maîtresse.

Je te jure fidélité et soutien. Je Vous jure obéissance et dévotion.

Je t’aime. Je Vous vénère !

 

William, Willy »

 

Anne, émue le serre dans ses bras et l’embrasse tendrement. Ses sentiments sont contradictoires, elle aimerait lui prouver son amour, mais également lui faire subir l’abstinence. Lequel de ces sentiments l’emporte ?

-        Willy ! Tu vas m’attendre sur le lit, nu, les yeux bandés !

-        Oui, Lady Anne.

-        Je veux feuilleter quelques-unes de ces revues en prenant mon temps !

-        Oui, Lady Anne.

-        Je t’interdis de te toucher, tes mains seront derrière le dos !

-        Promis, Ma Lady.

-        File, Willy !

-        De suite, Maîtresse !

 

En lisant les articles sur certaines méthodes et pratiques de domination, Anne éprouve de véritables jouissances. William n’a choisit que les thèmes d’hommes soumis, cependant il y a quelques textes et images de femmes de même nature. Anne est surprise de ressentir des ondées de plaisirs en observant ces femmes nues dans des positions obscènes, livrées à des Dominatrices munies de superbes cravaches. Willy doit être impatient mais Anne ne peut s’empêcher de poursuivre ses lectures sans se rendre compte de l’heure tardive. Fatiguée, elle prend ses livres et revues ainsi que la carte pour les mettre sous clé dans le secrétaire du boudoir.

Willy est endormi nu sur le lit, les yeux bandés mais en position de fœtus. Anne se glisse doucement sous les draps pour éviter de le réveiller. Le lendemain matin, William se confond en excuses.

-        Tu mérites d’être puni, je t’ai ordonné de m’attendre, Willy !

-        J’en suis conscient, Ma Lady. Comment puis-je me faire pardonner ?

-        Par deux nuits d’abstinence ! Cela t’apprendra à me désobéir !

-        Vous êtes dure, Maîtresse.

-        Trois ! Suite à cette réflexion !

-        Pardon, Lady Anne.

 

Satisfaite de son emprise, voir étonnée, Anne vaque à ses occupations avec une nouvelle énergie. Leur délai de réflexion arrivé à terme, Pierre et Pierrette ont obéi à sa convocation. Le jeune homme remet son plan qui satisfait pleinement la maman, elle le félicite pour son talent en lui suggérant de le réaliser.

-        Ce sera avec plaisir, Lady Anne, mais j’insiste pour ne pas être rémunéré.

-        Je pense avoir compris la raison. Qu’avez-vous décidé ?

-        Nous avons découvert nos sentiments, nous nous aimons Lady Anne !

-        C’est merveilleux, mes enfants ! Vous en êtes certains ?

-        Je vous le jure ! Nos parents sont ravis, ils nous acceptent réciproquement.

-        Avez-vous parlé mariage ou vie commune ? Savent-ils que Pierrette est enceinte ?

-        Oui, Lady Anne, depuis hier, nous ne pouvions vous faire cet affront. Mes parents préconisent le mariage en accord avec ceux de Pierrette et nous-même.

-        Je suis la première à vous féliciter.

 

Anne s’adresse à Pierrette.

-        Tu es amoureuse de Pierre, ma chérie ? Il ne faut pas que votre union soit basée sur une obligation, elle serait vouée à l’échec !

-        Bien au contraire, Lady Anne, je suis comblée de bonheur, j’aime Pierre de tout mon cœur.

-        L’incident est oublié et pardonné ?

-        Au point que je me demande si je n’étais pas un peu consentante ?

-        Alors garde ce sentiment dans ton esprit et n’en parlons plus !

-        Maman avait raison de vous consulter, Lady Anne. Elle est dehors et aimerait vous remercier de vos bontés.

-        Petits malheureux ! Allez vite la chercher !

 

Alice, les bras chargés de fleurs et de pâtisserie, s’empresse d’embrasser sa bienfaitrice. Elle pleure de joie, n’arrive pas à sortir un mot, Anne ouvre l’emballage du gâteau.

-        Ce kouglof est sublime, Alice, j’ai envie de le déguster sur-le-champ. J’en ai l’eau à la bouche.

-        Il est frais de ce matin, Lady Anne.

-        Asseyez-vous les enfants, vous êtes certainement aussi impatients que moi ! A vous l’honneur de le découper Alice.

-        C’est si peu par rapport à votre bienveillance, Lady Anne. Je ne pourrai jamais suffisamment vous prouver ma reconnaissance.

-        Madeleine fait de délicieuses pâtisseries, mais le kouglof n’est pas son fort et je l’adore, vous comprenez mon allusion, Alice ?

-        Avec joie, Lady Anne. Je vous l’apporterai tous les dimanches à l’aube. Et autant que vous désirez si vous avez des invités.

-        Vous voilà promue pâtissière spécialisée du château, Alice !

-        Quel bonheur !

 

L’heureux dénouement satisfait pleinement la médiatrice, elle se félicite de son inspiration. Le scandale aurait été terrible et aurait ruiné la vie et la carrière de ce jeune écervelé. Sans compter le désastre et la honte pour deux familles respectables. La jeune fille et son enfant auraient du subir une compassion mal acceptée et douloureuse. Tout est bien qui finit bien !

 

Par Mylady - Publié dans : MES MANUSCRITS
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